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mercredi 12 juin 2013

Autant en emporte le vent, Margaret Mitchell

Je ne ferai pas de résumé pour éviter de révéler des choses à ceux qui ne connaîtraient ni le roman, ni le film. Pour ceux qui connaissent le film, le roman permet de découvrir de nouveaux personnages ou de mieux connaître les autres et d’approfondir certains aspects.



Mon avis : 

J’ai vu le film plusieurs fois sans jamais m’en lasser donc quand je suis tombée sur le roman en librairie, je n’ai pas hésité une seule seconde. J’ai été très surprise par l’écriture, je m’attendais à quelque chose d’assez lourd (attention, ce n’est pas forcément un reproche et c’est parfois même ce qui fait toute la beauté de l’écriture) mais en fait, pas du tout ! Et malgré une écriture assez légère, je ne qualifierais pas le style de l’auteur de simpliste. Ce fut une lecture vraiment agréable, bien plus que ce à quoi je m’étais attendue. 


Margaret Mitchell a su recréer un univers bien réel et je me suis retrouvée dans le Sud, au milieu des robes à crinolines, des nœuds et des rubans mais aussi au milieu d’une guerre qui a tout chamboulé. Tout dans ce roman reflète l’époque où évoluent les personnages. Jamais je n’ai eu l’impression que quelque chose était déplacé. Il arrive parfois dans certains romans qu’un élément de langage, de décor ou de narration vienne trahir l’époque à laquelle vit l’auteur mais ici pas du tout. 

Et je dois dire que même si cet aspect est discutable, les nègres donnent l’impression qu'ils sont très bien traités et que ceux qui quittent nos héros ne sont que des ingrats. Je pense que c’était l’avis des gens du Sud et je remercie l’auteur d’avoir donné ce point de vue là plutôt que de nous donner des leçons de morale. Je n’aime pas l’esclavage, même si les maîtres sont "bons", mais après tout ce n’est pas notre avis qui importe ici mais celui des personnages du roman. 


Parlons maintenant des héros du roman et surtout, du terrible couple Scarlett O’Hara et Rhett Butler. C’est le genre que j’adore, toujours à se chercher et à se lancer des piques et leurs joutes verbales sont un vrai plaisir. Scarlett est un personnage haut en couleur : jeune fille gâtée, elle est amusante ; dans l’adversité elle est admirable ; il n’y qu’à la fin qu’elle me déçoit car elle devient capricieuse et pleurnicharde, et là elle est énervante. Toutefois la scène finale laisse deviner le retour d’une Scarlett combative et à 28 ans, on s’imagine qu’elle va pouvoir encore en vivre des choses ! Ses états d’âmes sont plus développés que dans le film et on comprend mieux l’évolution du personnage. Rhett, c’est l’homme de mes rêves ( :P ) : beau, ténébreux, canaille, bref un mauvais garçon et j’aime les mauvais garçons. Il y a tout de même bien plus que ça chez cet homme et même si on nous le laisse entrevoir, ce n’est qu’à la fin qu’il se révèle complètement et il est trop tard… 


La grande surprise de ce roman (par rapport au film), c’est le couple Ashley / Mélanie. J’ai beaucoup mieux compris les tourments d’Ashley et je l’ai plains au lieu de vouloir lui coller des baffes. Mélanie qui était limite une potiche sans cervelle dans le film devient une femme véritablement admirable. Elle voit le bon en tout le monde parce qu’elle choisit de le faire, et pas parce qu’elle est idiote. Elle peut également se montrer d’un courage surprenant : la scène avec le yankee à Tara, le feu dans la cuisine ou son acharnement à soutenir Scarlett quoiqu’il arrive en sont des exemples. A la fin du roman, elle était même devenue mon personnage préféré. 


Les autres personnages ne sont pas en reste et les esclaves sont sûrement un des éléments sans lequel le roman ne serait pas aussi bon. Ils ont des personnalités fortes et c’est sur eux que se reposent les personnages principaux. Les dames d’Atlanta sont elles aussi des femmes de caractères qui ne se limitent pas à être de vieilles commères. Ces personnages ont tellement de substance qu’on les croirait sortis de la réalité. 


Au final, l’histoire est assez simple mais l’alliance d’une époque et de personnages géniaux la rende magnifique. On passe d’une époque d’insouciance à une époque difficile (la guerre) suivie d’une époque d’occupation pour finir par une situation qui s’inverse sans jamais ressentir de lenteur dans l’histoire. Le roman se passe sur 12 années mais on ne les voit pas passer. La fin n’en est pas vraiment une et il existe d’ailleurs deux suites (que j’ai commandées pour voir ce que ça donnait même si je n’en attends pas grand chose). Cette fin a d’ailleurs laissé insatisfaits beaucoup de gens mais je pense que ça ne pouvait pas finir autrement : pour moi la fin des péripéties de Scarlett n’arrivera qu’à sa mort car la voir devenir une femme rangée avec mari/enfants serait limite une insulte au personnage. 


Bref, ce roman réunit tout ce que je pourrais en attendre : des personnages principaux et secondaires avec de vraies personnalités, un décor et des attitudes qui nous font revivre une autre époque, une écriture agréable et une histoire intéressante. C’est vraiment un très gros coup de cœur.




Publié le 29 mai 2012

2 commentaires:

  1. Tout à fait d'accord avec ce commentaire, le roman est tout bonnement ....Magnifique !

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    1. J'ai pensé à toi en publiant l'article, je savais que ça t'avait plu :D

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