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lundi 5 janvier 2015

Le printemps des éphémères, Benjamin Thiers


Certains papillons ne connaissent qu'un lever de soleil, qu'un crépuscule. Il naissent avec la rosée de l'aube, s'épanouissent au ceur d'un bouquet de fleurs des champs, et s'éteignent quand surgit la nuit. Laure est une jeune femme timide, étudiante en droit passionnée de musique. Quand elle apprend, de la bouche de son médecin, une sinistre nouvelle, le monde qu'elle avait patiemment bâti s'effondre. Trouvant refuge auprès de Guillaume, un ami, elle puise l'énergie nécessaire pour ne pas s'abandonner au désespoir. Elle fera échec à la mort annoncée, et cherchera dans cette fin promise une renaissance. 
Elle s’appelle Laure, elle a vingt ans et elle veut vivre.



Mon avis :

L'histoire se présente sous la forme de deux journaux intimes : celui de Laure et celui de Guillaume. Cet aspect m'a beaucoup plu : on a deux visions des quelques jours qu'ils passent ensemble. Le journal de Guillaume est plus poétique et centré sur l'émotion, c'est très agréable à lire mais ça serait peut être un peu lourd si ça n'était que ça. Le point de vue de Laure apporte des questions sur la vie et une certaine fraicheur malgré ce qui l'attend. Je me suis retrouvée dans certaines réflexions, notamment celles sur les rêves. On a tous eu des rêves quand on était enfant (ou presque tous) et que sont-ils devenus ? Adulte, on peut continuer à rêver mais on se retrouve vite confronté à la réalité. On remet à plus tard des choses qu'on pourrait très bien faire sur le moment, et c'est quand on n'a plus le temps qu'on s'en rend compte. Le grand rêve de Laure est assez simple et pourtant il prend une ampleur assez impressionnante. Guillaume va la suivre par amour, abandonnant tout. C'est ce qui fait que cette histoire se passe un peu hors du temps et c'est ce qui la rend si belle à mes yeux.


On ne voit pas venir la fin. On sait qu'elle est inévitable, on la devine mais il n'y a aucun changement dans le rythme qui nous indiquerait son arrivée. J'ai aimé cette fin simple, sans effusion dont on peut toutefois facilement deviner l'émotion.Le style et les références qui ponctuent le récit reflètent la culture de l'auteur. J'ai eu l'impression aussi que je ratais quelque chose en ne connaissant pas Marseille . D'ailleurs l'auteur m'a donné envie de lire Pagnol :)

Le seul point négatif pour moi est la présence de la meilleure amie de Guillaume. Je ne peux pas dire que ça soit mal intégré au récit, elle arrive dans un moment de retour à la réalité et donc elle ne fait pas intruse. Mais j'étais bien dans cette espèce de monde à part, d'aventure à deux et une présence en plus m'a un peu gênée.


La maladie de Laure et la liberté de choisir qu'on lui refuse a un impact particulier sur moi. J'ai connu cette situation pour un membre de ma famille et j'ai retrouvé cette idée "la vie peu importe le prix" et de certains mettant leurs ambitions au dessus de la vie des principaux intéressés. Ce qui arrive à Laure a donc été particulièrement marquant. Je le mets à part parce que c'est assez personnel.


J'ai beaucoup aimé parce que je m'y suis reconnue à plusieurs niveaux et parce que c'est écrit d'une manière que j'apprécie. Je me suis laissée emporter et j'ai vécu avec Laure et Guillaume les seuls moments qu'ils ont pu partager. Je le relirai avec un grand plaisir.




Publié le 26 mai 2012

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