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dimanche 25 janvier 2015

Permis de mordre (Les vampires de Chicago, tome 7), Chloé Neill


Dans une ville pleine de vampires, le mal ne dort jamais.

Ça a commencé avec deux... Deux solitaires disparus sans laisser de trace. Quelqu'un vise les vampires de Chicago, et n'importe qui pourrait être le prochain. Avec leur maison en péril, Merit et son Maître, le vampire vieux de plusieurs siècles Ethan Sullivan, doivent courir pour empêcher les disparitions. Mais alors qu'ils démêlent un réseau d'alliances secrètes et de maux anciens, ils réalisent que leur ennemi est plus familier et plus puissant, que ce qu'ils auraient pu imaginer.



Mon avis :

Il s'agit du septième tome de la série et ce sera le dernier pour moi, pour plusieurs raisons que je vais vous exposer.


Ce qui m'avait gênée dans les derniers tomes, c'était la polyvalence de Merit. Ça ne s'arrange pas ici : Merit est encore l'élément indispensable chez les surnaturels de Chicago et elle est meilleure que n'importe qui. Elle a de nombreux rôles mais aucun n'est vraiment exploité, ce qui ne fait que renforcer mon idée qu'elle en a beaucoup trop. Elle est sentinelle mais ne fait rien de plus que les gardes, ça sert juste à la libérer de toute obligation de "service" et ça lui permet d'aller et venir comme elle le veut. Elle a préparé une thèse et a fait de la danse classique, ce qui nous est rappelé plusieurs fois alors que ça n'a finalement aucune importance, hormis pour justifier qu'elle sait marcher en équilibre sur des rochers. Elle est présidente du comité des fêtes mais ne gère as l'organisation de la réception et part en plein milieu. Elle est membre de la Garde Rouge mais c'est juste pour obtenir des informations et là encore, elle n'a pas vraiment de contraintes. J'en oublie certainement mais tout cela contribue à faire de Merit une sur-héroïne qui ne laisse aucune place aux autres.


Non seulement, Merit fait tout ou presque toute seule mais en plus, les autres la félicitent et lui attribuent un mérite qu'elle n'a pas : elle énonce des évidences et tout le monde applaudit... et elle se donne un genre dans les discussions. Sauf que les discours sont tellement plats que j'ai pas compris d'où venait sa fierté dans son attitude. Et en parlant de platitude, il y a la relation Ethan & Merit : elle manque clairement de piquant et de complicité, je la trouve vraiment très fade. Leur télépathie, par exemple, est utilisée pour des conversations ridicules, pour des choses que l'un devrait savoir de l'autre ou lire dans son langage corporel. Même la présence de Lacey n'y change rien, ça ne fait que prouver qu'Ethan ne peut plus rien faire sans Merit, même pas répondre à son ex... Il a perdu tout charisme depuis qu'ils sont en couple.
Les autres personnages sont trop peu présents : les gardes restent dans leur salle, Catcher et le grand-père de Merit restent dans leur bureau,... Et aucun nouveau personnage ne vient ajouter quelque chose à l'histoire, ceux qui arrivent ont une si petite place qu'ils sont insignifiants. Il manque également des moments "entre filles" avec Mallory qui rendraient Merit moins toute puissante en lui donnant une dimension plus futile et qui apporteraient un peu de souffle à l'intrigue.


J'en viens justement à l'intrigue. Globalement, l'idée est intéressante mais elle est mal mise en oeuvre. Déjà, il y a opposition entre l'importance donnée aux meurtres dans la narration et dans les dialogues : c'est décrit comme grave, les personnages agissent comme si ça l'était mais en même temps, ils disent que ça ne l'est pas. On sait donc dès la première disparition que c'est important et il n'y a donc aucune montée en intensité dans l'intrigue. Et bien évidemment, Merit a déjà son idée sur le coupable et elle s'y tient bêtement, ce qui casse complètement l'enquête car il n'y a aucune vraie raison de croire qu'elle a raison hormis que "c'est un méchant". Ça en devient ridicule parce que le lecteur subit l'acharnement sur un personnage peu présent et sans charisme :  les quelques interactions entre lui et Merit sont incroyablement plates et sans saveur, c'est hyper décevant. Et si l'identité du coupable et ses motivations sont intéressantes, il fait des révélations qui cassent tout et le décrédibilisent totalement ! De même générale, c'est très naïf dans les comportements et les histoires, ce qui est dommage car il y a de bonnes idées.


Quand j'ai commencé la série, j'aimais beaucoup l'aspect politique mais là, il n'y a aucune pression sur les personnages, tout se réglant trop rapidement et trop facilement. De plus, les adversaires de la maison Cadogan sont aussi peu convaincants et impressionnants que le sont la nouvelle maire et ses "sbires", c'est à dire qu'ils sont ridicules et ne nous inquiètent pas une seule seconde. Idem pour la relation Ethan & Merit qui aurait pu être mise à mal par un long mensonge ou non-dit de celle-ci à propos de la Garde Rouge, avec ce que ça implique de moments de stress, de questionnements et de peur d'être découverte. Mais le secret est très vite dévoilé et il y a donc suppression de la seule contrainte qui pesait encore sur Merit. Que ce soit pour l'héroïne ou la maison Cadogan, on ne s'inquiète pas et donc, on s'ennuie.


Bref, une grosse impression de superficiel se dégage de ce tome : des personnages écrasés par une héroïne polyvalente sans réel charisme, une intrigue mal exploitée et des dialogues trop plats.



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