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samedi 7 février 2015

Anna Karénine, Léon Tolstoï


La quête d'absolu s'accorde mal aux convenances hypocrites en vigueur dans la haute société pétersbourgeoise de cette fin du XIXe siècle. Anna Karénine en fera la douloureuse expérience. Elle qui ne sait ni mentir ni tricher - l'antithèse d'une Bovary - ne peut ressentir qu'un profond mépris pour ceux qui condamnent au nom de la morale sa passion adultère. Et en premier lieu son mari, l'incarnation parfaite du monde auquel il appartient, lui plus soucieux des apparences que véritablement peiné par la trahison d'Anna. Le drame de cette femme intelligente, sensible et séduisante n'est pas d'avoir succombé à la passion dévorante que lui inspire le comte Vronski, mais de lui avoir tout sacrifié, elle, sa vie de femme, sa vie de mère. Vronski, finalement lassé, retrouvera les plaisirs de la vie mondaine. Dans son insondable solitude, Anna, qui ne peut paraître à ses côtés, aura pour seule arme l'humiliante jalousie pour faire vivre les derniers souffles d'un amour en perdition. Mais sa quête est vaine, c'est une "femme perdue".



Mon avis :

A l'occasion d'une lecture commune sur le blog d'Adalana, j'ai sorti ce roman du fond de ma bibliothèque. C'est pour moi une relecture et j'en suis contente car j'ai pu m'attarder sur d'autres éléments que l'histoire d'Anna qui m'avait captivée lorsque je l'avais lu pour la première fois. Le personnage de Lévine se révèle au moins aussi intéressant qu'Anna, même si c'est pour d'autres raisons.


L'histoire est très longue mais il faut cela pour que l'évolution des personnages soit compréhensible et crédible. On peut également dire que ça se lit bien et que la longueur n'est donc pas dérangeante, on ne s'ennuie pas. Anna Karénine n'est pas seulement l'histoire d'une femme face à la société, c'est aussi celle d'un homme (Lévine) qui se pose des tas de questions mais c'est également l'histoire d'un pays et d'une époque. C'est donc un récit captivant et enrichissant par les idées que s'échangent les personnages, témoignant ainsi des mœurs de leur époque.

J'ai eu du mal avec les noms car chaque personnage en a plusieurs et ils ne sont pas toujours facilement mémorisables, j'avoue mettre donc limitée aux principaux. J'ai beaucoup aimé la comparaison entre les vies d'Anna et de Lévine et, bien que ne sachant pas pourquoi, j'ai trouvé leur rencontre tardive très intéressante. J'ai adoré Levine que tous ses défauts rendent très attachants et c'était aussi un plaisir de suivre ses réflexions. En comparaison, Anna devient de plus en plus agaçante même si on la comprend, sa situation lui pèse beaucoup et elle se tourmente de plus en plus. Certains personnages secondaires sont très attachants, Dolly et Oblonski ou encore Kitty et son père. Même si je n'ai pas accroché avec Vronski dont on ne connait pas assez les sentiments (sauf à la fin où il se révèle vraiment), les personnages sont incroyablement réels et complexes.


Je l'ai dit plus haut, malgré la longueur du récit, l’écriture est assez fluide pour qu'on le lise assez vite. Il n'y a aucune lourdeur dans le style de l'auteur et même les passages plus descriptifs ou réflexifs sont intéressante et agréables a lire. On peut parfois en avoir marre et la découpe en partie fait qu'on peut le laisser un peu de côté pour lire quelque chose d'autre. Malgré le fait que ce soit une deuxième lecture, je n'ai pas eu l'impression de perdre mon temps. Au contraire, j'ai redécouvert des choses, mieux réfléchit aux actes d'Anna et je me suis plus intéressée aux autres personnages qui le méritent.


Anna Karénine est un excellent roman : des personnages tous intéressantes et complets, une histoire bien rythmée mêlant le destin de deux personnages et de leur entourage mais parlant aussi d'un pays, de son fonctionnement et des idées qui l'agitent.




Publié le 31 octobre 2012

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