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mardi 17 mars 2015

Troie ou La trahison des dieux, Marion Zimmer Bradley


Délaissant la cour du roi Arthur, de ses preux chevaliers qu'autour des Dames du lac, elle avait ressuscités, Marion Zimmer Bradley nous convie en celle de Priam, en cette ville de Troie au funeste destin. C'est par les yeux de Cassandre, princesse, vierge et prêtresse d'Apollon, qu'elle dévide cette fois l'implacable fil de la geste fatale... Nous frémissons à mesure que s'enchaînent, absurdes, les passions, les ruses et les combats qui signeront la fin d'un monde.



Mon avis :

Ayant lu, et beaucoup aimé, Les dames du lac, je peux dire que je vois des similarités entre les deux romans. 

Cassandre, E. de Morgan
Cassandre, qui est au centre de l'histoire, me fait penser à Morgane. Ce sont toutes les deux des femmes fortes et indépendantes avec tout de même quelques faiblesses, celles-ci ayant un lien avec l'amour. De manière générale, toutes les femmes de ce roman ont des personnalités fortes : bien qu'elles soient "soumises" à leurs maris, elles ont des opinions qu'elles expriment et font parfois une analyse plutôt pertinente de la situation. C'est le cas d'Hélène notamment, que j'avais toujours vu comme une potiche. Elle est bien plus conscience que d'autre de ce qu'elle a provoqué mais sait aussi qu'elle ne peut rien y faire et que son sort dépend essentiellement de la volonté des dieux (c'est quand même à cause d'Aphrodite qu'elle se retrouve là). Elle a provoqué de la compassion chez moi, la rendant attachante, ce qui n'était jamais arrivé auparavant avec d'autres oeuvres. J'ai aussi souvent plaint Cassandre de l'incompréhension des hommes ou les amazones victimes de misogynie. C'est rageant de voir qu'elles pourraient apporter une aide précieuse mais qu'on ne les y autorise pas car ce sont des femmes.


Les personnages masculins m'ont parfois paru bien abrutis, Pâris étant le pire du lot, mais certains ont relevé le niveau. Hector, par exemple, bien qu'ayant des réactions ridicules de temps à autre, a un sens de l'honneur et un don pour le combat certains. Lui, s'il n'apprécie pas et ne croit pas les prédictions de Cassandre, il ne refuse pas toujours de l'écouter. Je retiens aussi les personnalités d'Ulysse, que j'ai apprécié malgré ses décisions, et d'Achille, qui est présenté comme un dément.


Cette histoire est vue par Cassandre et dans ce qu'elle raconte, on ressent le pouvoir des dieux et leur influence. Ils interviennent de différentes manières mais pas forcément comme dans l'histoire qu'on connaît l'avait raconté. Il y a plusieurs différences entre l'histoire de Cassandre qu'on connaît et celle de ce livre : il n'y a pas vraiment de malédiction d'Apollon car ne lui ayant pas accordé son don, il ne peut lui reprendre, même si il essaye quand elle se refuse à lui. Ce n'est qu'un exemple mais l'auteure dit elle-même que si l'histoire originale lui avait plu telle qu'elle est, elle n'aurait pas écrit ce livre.


Globalement, c'est fidèle à l'histoire de la guerre de Troie mais c'est vu d'un autre angle. On s'attache aux personnages et on veut connaître leurs destins : certains ne sont pas épargnés et la guerre finit par montrer toute son horreur alors qu'au départ, c'était plus une question d'honneur. Il y a donc une montée en intensité dans le récit qui donne envie d'avancer et de connaître la suite.


C'est une très bonne version de la guerre de Troie avec des personnages intéressants, qu'ils soient de premier plan ou pas. C'est ma deuxième expérience avec cette auteure et ce ne sera pas la dernière. Comme pour Les dames du lac, c'est un roman de femmes, avec ce qu'elles ont de forces et de faiblesses, ce qui les rend attachantes mais aussi admirables : leur humanité les rend faillibles mais elles donnent le meilleur d'elles-mêmes.



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