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mardi 6 août 2013

La vengeance d'une maîtresse, Tamar Cohen


Après cinq années de passion secrète, Clive quitte Sally pour se consacrer à sa famille, laissant Sally en chute libre. Tout commence par une promenade innocente devant chez lui, une petite visite à la brasserie où travaille son fils. Puis Sally se met à épier la femme et la fille de Clive sur Facebook. Mais rien de grave, n’est-ce pas ? Tout le monde fait ça, non ? Jamais, depuis Liaison Fatale, les répercussions d’un adultère n’avaient été exposées de façon si dérangeante et pleine d’humour noir. La vengeance d’une maîtresse est un premier roman très prometteur. Car après tout, qui n’a jamais rencontré de femme tout à fait normale qui a perdu la raison après avoir eu le cœur brisé ?



Merci à Livraddict et aux éditions JC Lattès pour cette lecture.



Mon avis :

Tout d'abord, je trouve le titre très mal choisi, il n'est jamais vraiment question de vengeance. Pendant environ deux cents pages, Sally va se montrer de plus en plus obsédée par Clive, son ancien amant, et sa famille. Cent pages plus loin, elle s'est enfin rendue compte qu'elle avait un problème et que Clive n'avait pas été vraiment honnête. Les dernières pages sont celles des révélations au grand jour mais Sally n'y joue pas un grand rôle.


Dans ce roman, écrit sous forme de journal, Sally s'adresse à Clive en racontant ce qui lui arrive, ce qu'elle ressent, ce qu'elle pense qu'il fait ou pense, etc. Tout ce qu'elle a dans la tête y pas et on n'échappe donc pas à des digressions parfois un peu lourdes. J'ai trouvé que le ressenti de Sally était très bien transcrit, on voit très bien ce qu'elle vit mais il y a aussi des répétitions et après deux cents pages à la voir courir après ce qui n'existe que dans sa tête, je n'en pouvais plus. Sallyyyyyyyy la Soooooootte est un surnom qu'elle utilise pour elle même dans le texte beaucoup trop souvent et à des moments où je ne m'y attendais pas. Ça n'a l'air de rien mais ça a fini par me taper directement sur les nerfs et j'ai cru que j'allais jeter le livre par la fenêtre (et rien que d'en parler, mes poils se hérissent).


Sally est un personnage peu attachant, elle est trop pathétique pour ça, j'avais deviné la vraie personnalité de Clive au bout de quelques pages alors qu'elle croyait encore en lui après trois cents pages. Pour supporter ses lamentations, son obsession de Clive et son désintérêt total pour ses enfants et son compagnon, il faut essayer de la comprendre et surtout ne pas la juger. Si vous commencez à juger tout ce qu'elle dit ou fait, cette lecture sera une torture. Si vous comprenez que c'est juste une femme qui n'a vécu que pour l'amour durant plusieurs années qu'a duré sa liaison et qu'elle croit encore l'homme qui lui avait tout promis, ça se passera beaucoup mieux. Surtout que l'entourage de Sally ne l'aide pas.

Daniel, son compagnon, est passif. Il ne voit rien ni ne fait rien en voyant Sally aller de plus en plus mal. Et quand la situation familiale est devenue chaotique, il réalise enfin qu'il aurait peut être dû s'interroger et faire quelque chose. La thérapeute ne sert à rien, elle donne des leçons de morale inutiles. Susan, la femme de Clive, est aveugle à tout. Emily, leur fille, est totalement inintéressante. Hormis les enfants de Daniel et Sally, qui ont des raisons d'aller mal et qui n'y peuvent rien, les autres personnages sont inintéressants et peu attachants. Le pire bien évidemment, c'est Clive, hypocrite et menteur, qui mériterait plus d'une paire de baffes.


Il faut donc supporter Sally et sa dépression, très bien rendue à l'écrit, qui devient vite lourde. Les événements sont toujours racontés de son point de vue avec plus ou moins d’honnêteté donc rien n'est vu en direct. Et comme il n'y a aucune indication de temps dans ce journal, on se perd parfois et on ne sait pas combien de temps s'écoule.


Ce que j'ai particulièrement aimé, c'est la toute fin, avec un joli retournement de situation pour Clive et Sally. C'était plutôt bien amené.

En bref, le ressenti de l'héroïne est extrêmement bien rendu par le texte mais sa descente aux enfers peut être difficile à supporter pour le lecteur, et la lecture devient vite oppressante. Surtout que les autres personnages sont eu intéressants (en même temps, du point de vue de Sally, rien ne compte hormis cette liaison) et que Sally se laisse porter par les événements. Jamais elle ne provoque intentionnellement quelque chose et à aucun moment on ne peut parler de vengeance.



2 commentaires:

  1. Haha, je ne lis QUE des avis comme ça, décidément.. :p

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    1. Il me semble avoir lu des avis plus extrêmes (dans les deux sens) aussi :P

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