Dernières chroniques

Dernières chroniques publiées


dimanche 27 septembre 2015

Au sortir de l'ombre, Lise Syven


Londres, 1889.

La guilde d'Ae protège les aethrynes depuis des siècles pour qu'elles se consacrent à leur tâche : garder piégés dans leur ombre de sinistres monstres avides de massacre, les gothans.

Lorsque la secte des némésis s'attaque à ces prêtresses, l'organisation est ébranlée par la traîtrise de plusieurs agents d'importance. Les traqueurs William, Christopher et Heinrich, qui sont chargés de la protection de lady Eileen pour une nuit, n'imaginent pas les enjeux de la chasse dont ils feront bientôt l'objet. Mais dans l'ombre d'Eileen, attentif, « Il » sait ce qui est sur le point de se jouer.



Mon avis :

Je vais commencer en évoquant le positif : l’univers et les personnages sont géniaux. Même si j’ai eu des difficultés au départ pour comprendre comment tout cela (les gothans, les prêtresses, la guilde, etc.) fonctionne, j’ai très vite adhéré. C’est une mythologie riche et complexe, elle est passionnante et je l’ai adorée. Les personnages eux ont des histoires intéressantes et un grand charisme. C’est le genre d’histoire où j’ai l’impression que les actes et les pensées expriment mieux les caractères que de longues descriptions. Et quand l’auteure nous raconte un morceau de leur passé, elle se contente des faits et n’explique pas en quoi ça a fait d’eux ce qu’ils sont, on le comprend très bien tout seul. Bref, sur ces deux points, univers et personnages, je suis totalement conquise ! Je lirai donc d'autres romans de l'auteure. Malheureusement, une chose m’a beaucoup dérangée dans ce roman.


Je parle rarement du style de l’auteur parce qu’à moins d’être excellent ou catastrophique, je m’y adapte assez bien. Mais c’est la première fois que je rencontre un style aussi confus et c’est particulièrement visible dans les scènes d’action : on ne sait pas qui fait quoi ni qui devient quoi. A un moment, j’ai même cru qu’un ennemi était mort alors que non, puisqu’il refait parler de lui plus tard. Déjà à cause des enchainements d’action pas toujours clairs et ensuite à cause du manque de transition quand on change le personnage qui est au centre de la narration.

Et cette confusion déborde sur l’histoire, c’est-à-dire que je n’ai pas réussi à comprendre réellement les motivations personnelles des ennemis ou des traîtres ni à saisir le degré d’importance des sous intrigues. Donc, quand certaines révélations arrivent, elles le font un peu comme un cheveu sur la soupe et alors qu’elles devraient nous apparaître comme cruciales, elles sont vite mises de côté. Je pense notamment à la révélation de l’identité d’un traître qui prend à peine quelques pages : « ah tiens on nous trahi ! Ah oui ça doit être lui » et la page d’après, on a une confirmation. Je trouve ça dommage de ne pas nous faire languir un peu plus sur ce genre de choses ou de ne pas donner à certains événements l’importance qu’ils méritent.

Puisqu’on nous révèle tout au fur et à mesure, je ne peux pas dire que c’est l’auteure qui a tissé une toile complexe dont elle ne dit pas tout pour perdre volontairement le lecteur dans l’intrigue. Non, c’est vraiment le style confus qui m’a donné cette impression de brouillard dans lequel je me suis perdue. Et cette sensation est renforcée par les structures de phrases mal employées à plusieurs reprises dans le texte.


Pour conclure : j’ai adoré l’histoire mais je n’ai pas aimé la façon dont c’est raconté. Surtout que la confusion dont je parle plus haut empêche aussi de s'investir émotionnellement dans l'histoire et il est difficile, entre autres, de s'attacher aux personnages. Je ne sais pas si il s’agit du premier tome d’une série mais la fin me laisse dubitative à ce sujet car il y a de quoi faire une suite mais il se passe aussi une chose qui clôt définitivement une partie de l’histoire.



4 commentaires:

  1. Ta chronique est intéressante. C'est la première fois que je vois un avis aussi mitigé, pour ne pas dire négatif, sur ce roman qui m'attend dans ma PAL depuis un moment et que j'ai hâte de découvrir. J'ai lu une nouvelle extraite de cet univers, Curiosité malsaine. Je n'avais pas tout compris n'ayant pas lu l'ouvrage principal, mais je ne m'étais pas senti "perdue" comme tu le décris et j'ai apprécié le style... De ce fait, je me demande ce que j'en penserai le jour venu... Surtout que j'ai adoré tous les autres livres de Syven.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. C'est peut-être moi qui ai eu un problème pendant ma lecture ^^ C'est peut-être aussi la mise en forme du texte (je l'ai lu en ebook) qui a joué sur les transitions. Mais ce sont les reprises nominales et pronominales qui m'ont posé des soucis et des tournures de phrases comme "si ce fut facile d'avancer, ce fut un jeu d'enfant d'entrer", pour moi le "si" induit une opposition qu'on ne trouve pas dans cette phrase. Ce n'est pas grand chose mais ça m'a donné l'impression d'avoir mal lu et j'ai butté plusieurs fois, me sentant obligée de relire des passages pour être sure. En revanche, le lexique est riche et varié.

      Mais vu la qualité de l'univers et des personnages, je lirai sans problème d'autres romans de l'auteure.

      Supprimer
  2. J'ai eu du mal à identifier clairement deux hommes... bien que cela s'éclaircit au fil du récit. Je comprends tout à fait que le style peut être rebutant pour certains lecteurs. L'intrigue est originale :)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Oui j'ai eu ce souci aussi au début puisqu'on débarque directement dans l'univers mais comme tu dis ça s'éclaircit.

      C'est vraiment dans les scènes d'action en elles mêmes que je trouve que c'est le foutoir. Et comme elles sont nombreuses ça rejaillit sur le reste du roman.

      Supprimer