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samedi 4 juillet 2015

Une rose au paradis, Barjavel


Une gigantesque manifestation réunit, place de la Concorde, des milliers de femmes enceintes venues dénoncer les effets de la bombe U. Mais il est déjà trop tard... Le cataclysme se déclenche. La planète Terre est réduite à néant. Cependant, Lucie, l'une des manifestantes, échappe mystérieusement à la déflagration.

Seize ans plus tard... Lucie vit avec son mari et ses enfants dans un univers étrange où le temps n'existe plus, où il suffit d'appuyer sur un bouton pour obtenir vêtements et nourriture. Que s'est-il passé? Pourquoi ont-ils échappé au cataclysme? Qui est l'énigmatique Monsieur Gé que les enfants assimilent confusément à un Dieu?



Mon avis :

C’est grâce à Meli que j’ai découvert Barjavel et je lui dis un grand merci car cette première lecture fut un vrai plaisir ! Si vous voulez en savoir plus sur l’auteur, je vous invite à consulter l'article qu'elle lui a consacré.


Barjavel a une plume que j’adore, avec des moments plein de poésie, jamais d’ennui et un style simple sans être simpliste. J’ai particulièrement aimé les scènes intimes qui sont vraiment très belles. Tout s’enchaîne naturellement, il n’y a aucun temps mort ni aucun raccourci qui viendrait perturber le rythme du récit.


Le roman commence dans l’arche mais on fait vite un saut en arrière pour découvrir la rencontre entre Henri et Lucie, puis la grossesse de celle-ci et enfin les explications de M. Gé sur ce qui va se passer. Ensuite, on repart dans l’arche, 16 ans après la naissance des jumeaux Jim et Jif.

Lucie est certainement le personnage le plus marquant, elle est décidée et n’hésite pas à prendre les choses en main (quitte à provoquer des catastrophes). Henri est beaucoup plus effacé, peut-être un peu trop. Jim et Jif sont l’innocence et l’insouciance même. Leur relation n’est jamais vraiment présentée comme celle d’un frère et d’une sœur donc leur intimité ne m’a pas choquée. De plus, c’est raconté de telle manière que j’ai trouvé ça presque naturel (ça ferait presque réfléchir aux frontières entre les différents types d’amour. Je me souviens de la phrase de mon prof de philo « comment peut-on utiliser le même mot pour dire qu’on aime sa femme et qu’on aime les pâtes ? » Je me la pose encore ^^). M. Gé est et reste un mystère.


Le récit aborde des sujets assez « graves » comme le nucléaire (et personnellement, je ne serai pas étonnée qu’on arrive à la situation évoquée par l’auteur un jour), l’inceste, la jalousie, l’avortement, le meurtre, etc. mais c’est fait avec légèreté. On peut donc passer dessus sans problème ou s’y arrêter pour y réfléchir. Et l’auteur ne juge pas, on peut penser ce qu’on veut de ce qui se passe dans l’arche. Par exemple, le meurtre était nécessaire et provoqué par des intentions compréhensibles. Mais ça reste un meurtre… Les réactions dans l’arche ne vont pas manquer mais elles sont cohérentes avec le caractère des personnages et pas un moyen de donner des leçons.

C’est aussi un roman assez drôle, il y a la curiosité de Jim qui n’arrive pas à avoir de réponse (Lucie essaye de lui expliquer mais à chaque nouveau terme, il faut l’expliquer car dans l’arche, tout est artificiel) et Marguerite avec ses réactions excessives.


C’est un roman très bien écrit mélangeant légèreté et sujets graves avec talent. Il est juste dommage qu’on ne soit pas pris dans l’histoire et qu’on en reste spectateur car c’est ce qui fait que ce n’est pas un coup de cœur.




Publié le 29 août 2012

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