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jeudi 4 septembre 2014

La jeune fille à la perle, Tracy Chevalier


La jeune et ravissante Griet est engagée comme servante dans la maison du peintre Vermeer. Nous sommes à Delft, au dix-septième siècle, l'âge d'or de la peinture hollandaise. Griet s'occupe du ménage et des six enfants de Vermeer en s'efforçant d'amadouer l'épouse, la belle-mère et la gouvernante, chacune très jalouse de ses prérogatives. Au fil du temps, la douceur, la sensibilité et la vivacité de la jeune fille émeuvent le maître qui l'introduit dans son univers. À mesure que s'affirme leur intimité, le scandale se propage dans la ville...



Mon avis :

Quelle histoire peut se cacher derrière un tel tableau ? C'est avec cette question en tête que j'ai commencé ce roman. L'histoire n'est pas très passionnante mais, pour moi, elle correspond vraiment à ce que je vois quand je regarde le tableau. C'est réaliste et crédible.


L'histoire est celle de Griet, jeune servante qui est pourtant bien plus. Elle a un regard sur le monde qui s'approche de celui de son maître mais elle garde aussi un pied dans la réalité. C'est ce qui fait d'elle une femme ni artiste, ni servante, ni dame. Elle admire et aime un homme qui ne partage pas son monde et l'homme qui veut d'elle est totalement terre à terre. Là encore, Griet se trouve prise en plusieurs mondes (utiliser la place de la ville pour exprimer cela est une très bonne idée) et aucun ne semble vraiment fait pour elle. On sent qu'elle ne sera jamais pleinement heureuse. Je trouve qu'on retrouve cela dans le regard de la jeune fille à la perle, mais aussi dans son expression et dans sa posture. 


Les références aux autres tableaux de Vermeer sont un plaisir, cela donne un contexte à des oeuvres que je connais de nom ou que j'ai découvert lors de cette lecture.
La laitière
La jeune fille au verre de vin
Le concert


Vue de Delft
Ce roman a aussi été une occasion de se plonger dans un lieu et une époque que je ne connaissais pas (Johannes Vermeer a vécu à Delft de 1632 à 1675). Les personnages sont convaincants dans leur genre et on a un peu de tout : une peste, une servante facilement flattée, une grand mère complice mais pas trop, une maîtresse de maison pleine de rêves, un artiste totalement déconnecté de la réalité, un boucher sympathique, etc. La famille de Griet, catholique, permet d'aborder le sujet de l'opposition entre religions sans toutefois trop s'impliquer dans le sujet et de montrer deux styles de vie. Le mécène de Vermeer complète la série de personnages.


J'ai beaucoup aimé. C'est complet, intéressant et ça donne un contexte crédible au tableau, le rendant presque vivant.




Publié le 4 juillet 2012

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