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mardi 11 novembre 2014

Confessions d'un elfe fumeur de lotus (Les extraordinaires et fantastiques enquêtes de Sylvo Sylvain, tome 3), Raphaël Albert


Allongé sur la natte usée d'une fumerie de lotus, l'elfe devenu détective croit revivre son passé de grand elfe. Un retour sur ses origines, son enfance, son éducation dans la grande forêt merveilleuse et impitoyable, jusqu'à son exil.



Mon avis :

Il faut préciser au départ que ce livre ne peut pas être rangé dans la catégorie « steampunk », contrairement aux autres titres de la série. Il s’agit essentiellement de fantasy puisque ça raconte la jeunesse de Sylvo qui a grandi dans la forêt.


Le récit est centré sur Sylvo, du moment de sa naissance à celui où il quitte la forêt. Je ne vous révélerai pas pourquoi il s’en va mais ce fut un moment riche en émotions qui m’a beaucoup touchée dans toute son horreur et son invraisemblance. Je ne m’y attendais pas et j’en ai été toute retournée. En revanche, j’ai vu venir, et de loin, d’autres événements. Dès que Fraxinelle est apparue, certaines choses m’ont paru évidentes, même si j’ai espéré que tout s’arrangerait pour tout le monde jusqu’au dernier moment… Mais il n’y a pas que Frax : d’autres personnages entourent Sylvo et si je n’ai pas toujours réussi à me les représenter (sont-ils plutôt hommes ou arbres ? Ce n’était pas toujours évident de comprendre les descriptions), ils ont tous une personnalité travaillée. Il y a donc une grande richesse dans les rôles qu’ils ont à tenir, dans leurs caractères et dans leurs vécus. Les elfes ont toute une organisation : des « villes » dont les habitants se rencontrent à certaines occasions, des « métiers », des festivités, des rituels,… C’est un grand plaisir de découvrir tout cet univers au fur et à mesure de l’évolution de Sylvo.


C’est avec ce troisième tome que je découvre le personnage et je l’ai beaucoup aimé. Les épreuves qu’il subit en font un héros attachant et même s’il est parfois trop mis en avant, c’est compensé par le regard qu’il porte sur lui-même. C’est le regard de celui qui sait ce qui va arriver et qui temporise ses actes de bravoure alors que les autres les encensent. Ça ne les rend pas moins impressionnants mais on évite ainsi de tomber dans un trop plein d’héroïsme et le personnage de Sylvo gagne en profondeur. Son évolution est parallèle à l’intrigue, on gagne en intensité tout du long : plus la personnalité de Sylvo se complexifie, plus le récit s’assombrit et amène de questions, notamment sur l’avenir de la forêt ainsi que sur celui de Sylvo.


Le seul reproche que je pourrais faire, c’est qu’on ne s’attarde pas assez sur les autres personnages et les autres races. Tout tourne autour de Sylvo et même si c’est normal car ce sont ses souvenirs, j’aurais aimé que les personnages secondaires aient plus de substances. Et je suis tout de même frustrée de ne pas savoir ce qu’ils deviennent après le départ de Sylvo, j’ai le sentiment que certaines choses ne sont pas réglées… Ceux qui ont quand même une place importance, ce sont les humains. Ils entretiennent des relations plus ou moins amicales avec les elfes et sont un lien avec le monde tel qu’on le connaît, c’est-à-dire moins fantasy. Pour une fois, ceux-ci ne sont pas à l’origine des problèmes de la forêt mais ils restent imperméables à ce monde « féérique », c’est-à-dire que s’ils ne détruisent pas la forêt, ils ne la comprennent pas non plus. Et ça se ressent très bien dans les attitudes des uns et des autres. D’ailleurs, tout se « ressent » très bien dans le livre : l'atmosphère va du festif au pesant et c’est très bien fait car on vit les événements dans le même état d’esprit que les personnages. 


C’est un vrai coup de cœur pour ce roman mais aussi pour ce héros que j’ai hâte de retrouver dans son univers steampunk.



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